Assurer l’approvisionnement en gaz pendant l’hiver

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Une forte solidarité européenne Assurer l’approvisionnement en gaz pendant l’hiver

Les ministres de l’Énergie de l’Union européenne se sont entendus afin d’économiser 15 % de gaz et assurer l’approvisionnement pendant l’hiver. Le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du climat Robert Habeck s’est félicité qu’un accord ait pu être trouvé aussi vite : « L’Europe ne se laissera pas diviser et ne cèdera pas non plus au chantage ». En adoptant cette position, l’UE s’oppose à la tentative de la Russie d’utiliser l’énergie comme arme.

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Robert Habeck

Le ministre fédéral Robert Habeck (à g.) avec ses homologues néerlandais et tchèque lors d’une rencontre à Bruxelles mardi.

Photo : Union européenne

« Nous devons nous attendre à ce que Vladimir Poutine referme régulièrement le robinet de gaz », a-t-il déclaré. Résolument unie, l’Europe réagit rapidement afin de s’opposer à cette stratégie qui consiste à réduire toujours plus les volumes de livraison, à maintenir les prix à un niveau élevé et à ouvrir des brèches dans la solidarité européenne. Les États membres se sont entendus pour réduire de leur propre initiative leur demande de gaz de 15 % entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023. La Commission européenne avait présenté une proposition en ce sens le 20 juillet dernier. Le règlement du Conseil prévoit aussi la possibilité de déclarer une « alerte de l’Union » sur la sécurité de l’approvisionnement, auquel cas la réduction de la demande de gaz deviendrait obligatoire.

« Nous devrions nous efforcer de faire mieux en matière d’économies d’énergie », a expliqué M. Habeck. Le secteur privé et les ménages peuvent aussi continuer à réduire leur consommation. L’Allemagne a déjà bien avancé dans ses préparatifs. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter une pénurie de gaz. Nous devons réaliser des économies et prévoir des solutions de substitution », a ajouté le ministre. La construction des nouveaux terminaux de GNL doit d’abord être achevée. Par ailleurs, la réserve de charbon permettra d’augmenter les capacités disponibles sur le marché.

Certes, les livraisons de gaz ont repris depuis le 22 juillet, après la fin de l’opération de maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. Toutefois, le géant gazier russe Gazprom a annoncé limiter à nouveau nettement ses livraisons dès le 27 juillet même si aucune raison technique ne s’oppose à un fonctionnement à pleine charge et que la Russie a encore des obligations contractuelles. Le ministère fédéral de l’Économie et l’Agence fédérale réseaux observent la situation de très près.

Une série de mesures pour la sécurité énergétique

Le 22 juillet, le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du climat Robert Habeck a fait l’annonce d’un nouveau programme de mesures du gouvernement fédéral visant à remplir plus rapidement les réserves de gaz tout en réduisant la consommation. « Nous devons être plus prévoyants en vue de l’hiver », a déclaré Robert Habeck.

La Russie est un fournisseur d’énergie de moins en moins fiable en raison de la politisation d’aspects techniques, a expliqué le ministre lors de la présentation des mesures envisagées.

Appel à un effort commun et à la persévérance

« Nous avons bien progressé, entre autres grâce au soutien de l’économie et de la société. Nous pouvons compter sur elles, et c’est ce que nous faisons en ce moment. La situation demeure tendue, nous redoublons donc d’efforts. Il faut encore réduire notre consommation de gaz. Les réserves doivent être pleines. Nous devons unir nos forces pour y parvenir », a ajouté M. Habeck. Jusqu’ici, les efforts communs déployés par la société lui ont permis de traverser cette période difficile. « Nous aurons encore longtemps besoin d’unir nos forces et de tout mettre en œuvre pour préserver cette unité. Nous devons faire preuve de persévérance », a souligné le ministre. En effet, l’hiver prochain, tout comme le suivant, confronteront l’Allemagne et l’Europe à des difficultés importantes.

Le gouvernement fédéral travaille de concert et à plein régime avec les pays de l’Union européenne pour réduire la dépendance à l’égard des livraisons d’énergie russes, notamment de gaz, et pour assurer son approvisionnement énergétique. Il a acquis 950 millions de mètres cubes de gaz naturel dans le cadre d’un programme d’achat et débloque 15 milliards d’euros pour le remplissage des stocks. La construction de terminaux de gaz naturel liquéfié doit aider le pays à trouver rapidement de nouvelles sources d’approvisionnement.

Empêcher une pénurie de gaz pendant l’hiver

Le chef de l’Agence fédérale réseaux Klaus Müller a expliqué que, pour l’instant, les valeurs horaires extrapolées correspondent à peu près au niveau d’avant la maintenance, soit 40 %. Cependant, les prévisions sont extrêmement volatiles. « Nous ne savons pas ce que nous réservent les semaines à venir », a déclaré M. Müller, ajoutant que l’Agence fédérale réseaux a envisagé différents scénarios. « Nous devons réaliser plus d’économies afin d’éviter une pénurie de gaz et traverser sans problèmes les deux prochains hivers », a-t-il insisté.

Appliquer progressivement la série de mesures pour la sécurité énergétique

Le remplissage des réserves de gaz va s’intensifier, la consommation de gaz pour produire de l’électricité sera réduite et les mesures d’efficacité énergétique et d’économie étendues. Dans les semaines à venir et après la pause estivale, le gouvernement fédéral appliquera progressivement ces mesures, a précisé Robert Habeck.

Remplir plus rapidement les réserves de gaz

Afin de garantir le remplissage des réserves de gaz, les niveaux prévus par la loi doivent encore être augmentés : le seuil de 75 % doit être atteint au 1er septembre 2022. Ce nouvel objectif intermédiaire devrait permettre d’accélérer le stockage. Les niveaux de remplissage minimum prévus jusqu’ici à la date du 1er octobre doivent encore être augmentés de 80 à 85 %, et passeront ensuite de 90 à 95 % au 1er novembre. Les grands fournisseurs de gaz ne seraient alors plus autorisés à prélever du gaz dans les stocks.

Actuellement en discussion au sein du gouvernement, le règlement ministériel nécessaire pour ce faire sera appliqué dans les prochains jours.

Réserves de lignite, mais aussi biogaz et énergie solaire

Par ailleurs, en cas d’urgence, d’autres centrales au lignite pourront être remises en service pour une durée limitée au 31 mars 2024 afin de se substituer aux centrales au gaz. Le règlement correspondant est entré en vigueur le 14 juillet. Les centrales au lignite du réseau de secours doivent aussi être activées au 1er octobre 2022. Les centrales au lignite pourront alors également se substituer aux centrales au gaz naturel pour produire à nouveau de l’électricité. Un autre règlement est en préparation afin d’éviter toute consommation inutile de gaz naturel.

Les énergies renouvelables doivent aussi être plus largement mises à contribution en remplacement du gaz naturel pour la production électrique. Il est notamment prévu d’augmenter la production de biogaz, par exemple en suspendant temporairement le niveau maximal de production annuelle des installations. La disposition de plafonnement à 70 % applicable aux installations solaires existantes doit aussi être levée.

Une plus grande efficacité énergétique des institutions publiques et des entreprises

Pour continuer de réduire la consommation de gaz des entreprises et des immeubles de bureaux, les espaces qui ne sont pas occupés régulièrement ne doivent plus être chauffés. C’est notamment le cas des couloirs, grands hangars, halls et locaux techniques. Des règlements doivent préciser la situation pour les institutions publiques et les immeubles de bureaux.

Les grandes entreprises industrielles énergivores doivent mettre en place des mesures d’économie qui se rentabiliseront d’ici deux ans.

Les ménages peuvent économiser plus d’énergie

Au chapitre des économies d’énergie, une plus grande marge de manœuvre doit également être donnée aux locataires. Jusqu’ici, ils devaient maintenir une température minimale dans leur appartement. Cette obligation prévue dans le contrat de location doit être temporairement suspendue.

Par ailleurs, une révision de chaudière sera imposée aux propriétaires de chauffages au gaz, en leur laissant un délai suffisant. Les propriétaires d’immeubles locatifs devront procéder à un équilibrage hydraulique si celui-ci n’a pas encore été effectué. Le remplacement des pompes de chauffage inefficaces et non contrôlées dans les bâtiments équipés d’un chauffage central deviendra également obligatoire. Le chauffage au gaz des piscines privées sera interdit à l’avenir.

Le ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du climat fournit des informations détaillées sur les petites mesures d’économie d’énergie efficaces que l’on peut prendre individuellement, comme par exemple baisser un peu le chauffage ou aérer brièvement au lieu d’ouvrir les fenêtres alors que le chauffage tourne à plein régime.