Le chancelier a effectué une nouvelle visite au Proche-Orient ce week-end : samedi, il s’est rendu en Jordanie et dimanche, il a poursuivi son voyage en Israël. Il s’agissait de son deuxième déplacement dans la région depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Depuis son dernier voyage, la situation s’est nettement dégradée : « Nous savons qu’il y a un nombre incroyable de victimes. C’est pourquoi il est nécessaire que nous continuions à parler de la situation », a déclaré Olaf Scholz. La libération des otages et la situation humanitaire à Gaza ont été au centre des discussions.

Vous trouverez ici un aperçu du sujet et ici plus d’informations sur le premier voyage au Proche-Orient après l’attaque, que le chancelier Scholz a effectué en Israël en octobre 2023.

Israël a le droit de se défendre – mais pas à n’importe quel prix

Peu après son arrivée en Israël, le chancelier allemand a rencontré le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Ils avaient déjà eu de nombreux échanges téléphoniques dans le passé. Cependant, « rien ne peut remplacer un entretien en tête-à-tête », a affirmé M. Scholz. 

163 jours se sont écoulés depuis l’attaque du Hamas contre Israël. Depuis, plus de 100 citoyens israéliens sont toujours retenus en otage par le Hamas. « Ils sont dans nos pensées et nos prières, tout comme les plus de 1200 personnes qui ont été brutalement assassinées le 7 octobre. Nous ne les oublierons pas », a assuré M. Scholz. 

Pour le gouvernement fédéral, il reste donc clair qu’ « Israël a le droit de se défendre contre la terreur du Hamas et que tous les otages doivent être libérés ».

« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et risquer que des Palestiniennes et des Palestiniens souffrent de la faim », a déclaré le chancelier.

M. Scholz a également fait part de son inquiétude quant à l’évolution de la situation : au cours des cinq mois d’opérations militaires israéliennes, le nombre de victimes civiles est devenu très élevé, a-t-il ajouté. « Beaucoup diraient trop élevé. »

Une chose est sûre : en combattant le Hamas, Israël poursuit un objectif légitime, selon le chancelier. Au vu du désespoir qui règne à Gaza, on peut toutefois se demander si cet objectif peut justifier des coûts aussi élevés. En effet, selon M. Scholz, il existe une logique humanitaire à côté de la logique militaire. Au vu de la possibilité d’une offensive terrestre sur la ville de Rafah, il a donc demandé : « Comment plus de 1,5 million de personnes peuvent-elles être protégées ? Où iront-elles ? »

Le chancelier s’est entretenu avec le premier ministre Benyamin Netanyahou de la nécessité de fournir une aide humanitaire étendue aux habitants de Gaza, de manière continue et fiable. Dans ce contexte, il faut également améliorer massivement et de toute urgence la mise à disposition de biens humanitaires d’Israël vers Gaza et leur distribution, a précisé le chancelier. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et risquer que des Palestiniennes et des Palestiniens souffrent de la faim », a averti M. Scholz.

Au vu de cette situation, le chancelier a lancé un appel : « Il faut maintenant un accord sur les otages ainsi qu’un cessez-le-feu durable. » Il a ajouté que l’Allemagne soutenait pleinement les efforts de médiation du Qatar et de l’Égypte.

« Le terrorisme ne peut pas être combattu uniquement par des moyens militaires »

La sécurité d’Israël est essentielle pour le chancelier. Il l’a encore une fois clairement fait savoir. La terreur du Hamas doit donc être combattue. Mais le terrorisme ne peut pas être vaincu par les seuls moyens militaires, a déclaré M. Scholz.

Il faut plutôt trouver une solution durable au conflit. Une telle solution ne viendra pas « de murs plus hauts et de fossés plus profonds », a affirmé M. Scholz, « elle sera le résultat d’une perspective positive pour les deux peuples, pour les Israéliens et les Palestiniens ».

Il a donc de nouveau plaidé pour une solution à deux États et une paix durable : « La sécurité stratégique d’Israël réside dans l’autonomie palestinienne, dans le partenariat avec l’Arabie saoudite et d’autres États de la région, dans une paix durable. L’Allemagne se tient aux côtés d’Israël en tant que partenaire et amie », a-t-il déclaré.

Dans l’après-midi, le chancelier a mené d’autres entretiens en Israël, notamment avec le président Isaac Herzog. Il s’est également entretenu avec des proches d’otages et d’Israéliens ayant été enlevés.

La Jordanie : un facteur de stabilité et un partenaire pour l’aide humanitaire

Avant ses entretiens en Israël, le chancelier fédéral a rencontré en Jordanie le roi Abdallah II. Pas plus tard qu’en octobre, le chancelier avait reçu le roi de Jordanie à Berlin et depuis, il échange régulièrement avec lui. Car la Jordanie joue depuis de nombreuses années un rôle de stabilisation et de médiation dans le conflit au Proche-Orient.

La situation humanitaire des Palestiniens et la recherche d’une solution au conflit ont également été au cœur des discussions. À cet égard, la Jordanie est un partenaire essentiel de l’Allemagne dans l’approvisionnement en aide humanitaire de la population de la bande de Gaza. Pour que la Jordanie puisse continuer à jouer ce rôle, le gouvernement fédéral soutient l’armée jordanienne en lui fournissant du kérosène. Deux avions de transport de l’armée de l’air se trouvent en outre en Jordanie et ont déjà procédé aux premiers largages de biens de première nécessité au-dessus de la bande de Gaza.

Engagement humanitaire pour la bande de Gaza : L’Allemagne fait partie des plus grands donateurs d’aide humanitaire et de fonds destinés à la coopération au développement dans les territoires palestiniens. Dernièrement, l’aide humanitaire a été augmentée à 238 millions d’euros. Il est toutefois urgent que davantage d’aides parviennent à la bande de Gaza. Le gouvernement fédéral soutient donc également l’approvisionnement par voie maritime et aérienne.