Le chancelier fédéral Olaf Scholz a prononcé une déclaration de politique générale au Bundestag en amont du Conseil européen. Il a commencé en évoquant son voyage en Israël. En effet, après la terrible attaque du Hamas, il était très important pour lui de souligner sur place que « dans cette période difficile, la place de l’Allemagne est fermement aux côtés d’Israël ». 

Le soutien à l’Ukraine et la limitation de la migration irrégulière sont d’autres points importants à l’ordre du jour du Conseil européen. La réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne aura lieu les 26 et 27 octobre à Bruxelles.

Les otages doivent être libérés sans conditions

Lors de ses entretiens en Israël et en Égypte, le chancelier a tout mis en œuvre pour que ce conflit ne s’envenime pas davantage dans la région : « Nous sommes tous d’accord qu’un tel embrasement serait dévastateur pour toute la région », a-t-il déclaré. C’est pourquoi il faut éviter que le Hezbollah ou l’Iran n’entrent dans cette guerre.

La libération des otages constitue une priorité, a affirmé le chancelier, ajoutant qu’il était important pour lui de rencontrer sur place, en Israël, les proches des personnes enlevées. Les discussions l’ont profondément touché, a déclaré M. Scholz. Ceux-ci ont expliqué au chancelier que nombre de ceux qui avaient été enlevés s’étaient toujours engagés en faveur d’un développement pacifique dans la région. Le message adressé au Hamas est clair : « Ils doivent être libérés sans conditions ».

Mais il s’agit également d’apporter une aide humanitaire aux citoyens de Gaza, a affirmé le chancelier. « Car ils sont tout autant victimes et otages du Hamas », a-t-il déclaré. Il devrait désormais être possible, selon lui, d’assurer l’acheminement des produits les plus indispensables, tels que des denrées alimentaires, de l’eau et des médicaments.

Une ligne claire contre l’antisémitisme

Le chancelier fédéral Olaf Scholz a également annoncé une action ferme des autorités en Allemagne contre l’antisémitisme et la promotion de la violence. Les autorités ne permettront aucune manifestation au cours de laquelle des slogans antisémites sont scandés et où la violence est glorifiée. « Il faut une ligne très claire à cet égard et nous la tenons ensemble en Allemagne », a déclaré M. Scholz.

Il a également pu se joindre depuis Tel Aviv à une visioconférence du Conseil européen, lors de laquelle ces questions ont été discutées. Il est clair que « nous sommes également, en tant qu’Union européenne, unis aux côtés d’Israël et nous continuerons à l’être, ensemble », a-t-il déclaré.

Soutien continu à l’Ukraine

Lors du sommet européen à venir, il sera question, outre du conflit au Proche-Orient, du soutien à l’Ukraine. M. Scholz a promis au pays de nouvelles livraisons d’armes et un soutien financier. L’Allemagne mettra en place un paquet hivernal pour l’Ukraine. L’accent sera mis sur tout ce qui est nécessaire à la défense aérienne. Le chancelier s’est dit plus qu’indigné par le fait que le président russe Vladimir Poutine ait mis en garde contre les victimes civiles dans le conflit au Proche-Orient. « Il n’y a vraiment pas plus cynique que cela », a-t-il déclaré.

Il faudra discuter en Europe également de la manière dont l’aide financière à l’Ukraine sera financée. Cela concerne également le cadre financier à moyen terme de l’UE. « Nous avons une position claire à ce sujet. Cette aide à l’Ukraine, à la stabilité financière du pays, nous devrons la garantir ensemble en tant qu’Européens », a déclaré M. Scholz. 

Renforcer la compétitivité en réduisant la bureaucratie

Lors du Conseil européen, des discussions auront lieu sur des questions importantes pour l’avenir de l’Europe, notamment sur la manière de renforcer la compétitivité de l’UE. Dans cette optique, la Commission a présenté des propositions visant à réduire la bureaucratie. « Je mettrai tout en œuvre pour que nous nous y attaquions réellement, pour que cela ne reste pas un simple bout de papier », a souligné le chancelier.  

Contenir la migration irrégulière

Un thème important du Sommet européen sera la limitation de la migration irrégulière en Europe et vers l’Allemagne, car « l’un des très grands défis auxquels nous devons faire face est la gestion de la migration irrégulière », a déclaré M. Scholz. Le nombre de personnes arrivant en Europe sans perspective d’obtenir un droit de séjour doit diminuer rapidement et de manière significative, a-t-il ajouté. 

Réforme du régime d’asile européen commun

L’une des solutions envisagées est la réforme du système d’asile européen commun. Cette réforme représente « un grand progrès, qui est précisément dans notre intérêt », a déclaré le chancelier. Cette réforme constitue un « mécanisme européen de solidarité, qui intéresse en tout premier lieu les pays concernés par les mouvements secondaires », selon M. Scholz.

Cela est le cas de l’Allemagne, tout particulièrement. En effet, une grande partie des migrants qui se présentent aux frontières allemandes sont d’abord passés par de nombreux autres pays européens sans jamais être enregistrés, a-t-il expliqué. La réforme du système d’asile européen commun vise à changer cela : « Tous doivent être enregistrés dans les pays où ils sont arrivés en premier », a déclaré le chancelier.

Accélérer les procédures d’asile

M. Scholz a souligné que des procédures d’asile plus rapides devraient désormais être rendues possibles en Allemagne. Le vaste train de mesures en matière de retours, qui doit encore être adopté cette année, y contribuera. « Il sera plus facile de procéder à des expulsions. Il sera plus facile d’établir les identités. Il sera plus facile de gérer ceux qui reviennent sans cesse et tentent de déposer de nouvelles demandes », a déclaré le chancelier fédéral. Les accords de migration constituent également un élément important à cet égard. Ceux-ci facilitent le retour des demandeurs d’asile déboutés vers leur pays d’origine.

Olaf Scholz a expliqué qu’il y avait un grand besoin de main-d’œuvre dans les communes et que plusieurs personnes sur place ne comprennent pas pourquoi de nombreux réfugiés n’ont pas le droit de travailler. Le chancelier a donc annoncé : « Nous allons élargir les possibilités de travailler pour ceux qui sont ici en tant que réfugiés et qui restent, avec des lois qui permettent des possibilités d’action non bureaucratiques sur place et qui veillent à ce que cela réussisse. »

Humanité et ordre

M. Scholz a souligné son soutien aux mesures prises par les communes et les Länder : « Je me réjouis en tout cas lorsque des travaux d’intérêt général sont proposés sur place. Je suis favorable à ce que des prestations en nature soient proposées dans les établissements plutôt que des paiements en espèces. Cette possibilité existe déjà aujourd’hui dans la législation. Et je soutiens les Länder et les communes qui souhaitent développer une carte de paiement unique pour effectuer des paiements de cette manière », a-t-il déclaré. 

Le chancelier fédéral Olaf Scholz a conclu sa déclaration de politique générale par une promesse : « Les citoyennes et les citoyens souhaitent de l’humanité et de l’ordre. Ils s’attendent à ce que le gouvernement fédéral, les Länder et les communes agissent de concert. C’est ce que nous faisons. Et nous continuerons de le faire à l’avenir. »